Crow Life accueille des corvidés – oisillons, juvéniles et adultes – et exclusivement des corvidés. Les uns lui sont amenés par des particuliers ayant découvert et secouru un oiseau en détresse voire l’ayant élevé à la main ; les autres lui sont confiés par des centres animaliers pouvant dispenser des soins d’urgence mais non assurer la prise en charge des oiseaux jusqu’à leur relâche ; une petite minorité enfin est susceptible de provenir des opérations de sauvetage de l’association.
Une prise en charge physique, mentale et sociale
La notion de soins telle que nous l’entendons au Centre consiste en une prise en charge de l’état physique, mental et social des corvidés.
Parce que si l’absence d’infirmité est une condition nécessaire au fait que les oiseaux recouvrent la liberté, dans un objectif de relâche, tout aussi importante ne serait-ce qu’en terme de survie, est l’absence de troubles du comportement (ex. néophobie, homophilie) ou encore de troubles de la communication intraspécifique, avec les congénères, en particulier chez les espèces grégaires telles que la Corneille, le Corbeau Freux ou encore le Choucas.
Un programme mis en œuvre par une équipe pluridisciplinaire
D’où la conception d’un programme de soins-réensauvagement-relâche unique en son genre impliquant des vétérinaires référents ; un ornithologue ; un psychologue social spécialiste de l’étude des comportements et des interactions ; et mis en œuvre par une équipe opérationnelle composée de capacitaires, de soignants et d’aides-soignants pouvant être assistés d’étudiants, de stagiaires, etc. Passionnés par une problématique et/ou par les corvidés, tous contribuent bénévolement à la prise en charge et aux soins dispensés aux oiseaux 365j/365.
Les modalités de la prise en charge et les différentes étapes de celle-ci sont définies par un protocole que les membres de l’équipe s’engagent à respecter en vue de donner toutes les chances de réensauvagement et de relâche aux oiseaux pouvant y prétendre.
Un objectif de ‘’soft-release’’ (relâche progressive / relâche immédiate)
Une fois admis au Centre, la plupart des oiseaux suivent une trajectoire qui les conduit de l’examen d’entrée à la salle des primo-arrivants (ou à l’infirmerie-nursery pour y recevoir les soins adaptés ou en isolement pendant une période d’observation jugée nécessaire). Ils y sont placés en éleveuse ou en box en attendant de rejoindre une volière intérieure puis l’un des enclos extérieurs ou volière de réensauvagement jusqu’au jour de la relâche, en groupe.
La liberté et la sécurité de toujours pouvoir revenir, trouver refuge au Centre
Des dépendances offrant des abris et de la nourriture et un vaste espace naturel conservent toujours aux oiseaux des possibilités de retour. Un sanctuaire où trouver refuge. Par empirisme, on sait ainsi qu’un oiseau élevé à la main, réensauvagé et relâché, peut conserver une forme d’attachement au lieu, à un environnement qui lui est familier, y revenir à la tombée du jour des années durant, vocaliser (cri spécifique d’annonce faite en vol recevant réponse du sol, une forme de reconnaissance interspécifique par exemple avec des anatidés observée in vivo) et même y revenir en couple, y faire son nid et y élever ses petits plusieurs années de suite.
Des oiseaux imprégnés et/ou handicapés considérés autrement
Les oiseaux imprégnés, à faible probabilité de réensauvagement et de relâche sont admis sous réserve de place et non euthanasiés. Ailleurs, ils sont parfois perçus et décrits comme les « nuisibles » du soin et de la relâche, coûtant du temps et de l’argent « pour rien », prenant la place de ceux offrant de meilleures chances de relâche qu’eux. Cette idée n’a pas cours au Centre. A l’inverse, les oiseaux imprégnés y sont considérés comme optimisant les chances de succès du programme avec leurs congénères – ceci en tenant compte de l’intervention du facteur humain que les oiseaux imprégnés aident à réguler ou à canaliser (satisfaction des besoins d’échanges, de contacts, affectifs et électifs – le « chouchou», la « mascotte » … / motivation des aidants bénévoles, stagiaires, étudiants : « j’aime » telle espèce, les corvidés, etc.). Miser sur les effets régulateurs de leur présence ne s’oppose pas au fait de poursuivre avec et pour eux un objectif de défamiliarisation – désimprégnation progressive et de soft-release. En cas d’échec ou de demi-échec, le sanctuaire les accueille durablement.
A souligner : le Centre n’est pas équipé pour recevoir et traiter les urgences hospitalières. Les spécimens relevant d’une chirurgie doivent être adressés à des structures équipées « hospitalisation » (voir liste des centre de soins dans la rubrique « Infos pratiques ») lesquelles peuvent ensuite organiser leur transfert vers le Centre où les oiseaux seront pris en charge pendant toute la durée de leur convalescence et de réhabilitation au vol.
Représentation du circuit des corvidés au Centre
The « Crow Life » Centre
Crow Life welcomes all Corvids – nestlings, juveniles and adults – and only Corvids. Some are brought in by individuals having discovered and rescued a distressed bird, perhaps even having hand-reared them; others are given by animal refuges that are able to dispense emergency care but are unable to take charge of them up until their eventual release; a small minority derives from rescue operations conducted by the organisation itself.
Physical, mental and social care
The notion of care as we see it at our centre consists in taking responsibility for the physical, mental and social needs of each Corvid.
If the absence of a disability is a necessity in the birds regaining their freedom, all in the aim of their release back into the wild, then it is of great importance, in terms of their survival, that they do not express any behavioural issues (ex: neophobia, homophilia) or intraspecific communication disorders, with members of their own species, in particular gregarious species such as Crows, Rooks or even Jackdaws.
A program executed by a multidisciplinary team
Hence the creation of a care-rewilding-release program unique in its kind that includes the work of referring veterinarians; an ornithologist; a psychologist specialised in the study of behaviours and interactions; and an operational team composed of “capacitaires”, animal carers and animal care assistants that are able to receive a helping hand from students, interns, etc. Passionate about problem solving and/or Corvids, everyone voluntarily contributes towards providing care and support to the birds 365 days a year.
The methods of taking responsibility of individuals and the different steps required to do this are defined by a protocol that the members of the team strictly follow in order to give the birds the best chance of being rewilded and released.
The aim of a soft-release
Once admitted to the centre, most of the birds will go from an entrance examination to the newcomer’s room (or infirmary-nursery to receive personalised treatments or go into isolation during an observational period deemed necessary). They are placed temporarily either in a brooder or an enclosed space whilst awaiting the availability of an indoor aviary, after which they are moved to an external enclosure or rewilding aviary whilst they await their eventual group release back into the wild.
The freedom and safety to return and find refuge at the Centre
The outbuildings offer shelter, food and a vast natural space that allows the birds the freedom to return to the Centre. A sanctuary where they can seek refuge. Experience has taught us that a hand-reared bird, rewilded and released, can keep a form of attachment to the site, a familiar environment, to return at dusk for many years, to emit vocalisations (specific calls of announcement emitted during flight receiving reply from the ground, a form of interspecific recognition for example in Anatidae observed in vivo) and even coming back with a mate, creating their own nest and raising their young for several years in a row.
A different approach for imprinted and/or handicapped birds
Imprinted birds, having little chance of being rewilded and released, are admitted to the Centre if space is available and will not be euthanised. Elsewhere, they are sometimes considered and described as the care and release “burdens”, “useless” individuals that are time wasting and costly, that take up the space of those offering better chances of release. This ideology has no place at our centre. On the contrary, imprinted birds help increase the chances of success of our program alongside their counterparts – this whilst taking into account the human intervention factor that the imprinted birds help to regulate or control (satisfaction of the need to exchange, of contact, emotional and elective – the “pet”, the “mascot”…./ the motivation of the voluntary helpers, interns, students: “I like” such species, Corvids, etc.). Focusing on their regulatory effects of their presence does not go against the aim to unfamiliarise them from us – progressive unimprinting and soft-release. In case of complete or partial failure, the sanctuary will welcome them permanently.
To note : the Centre is not equipped to receive or treat emergency cases. Individuals requiring surgery need to be taken to a properly equipped medical facility (see the list of health centres in the heading “Practical information”) which can at a later date organise a transfer of the individual to the Centre where they will be taken care of while they recover and go through flight rehabilitation.
Representation of the Corvid Circuit at the Centre