CAMPAGNE CONTRE L’UTILISATION D’APPELANTS VIVANTS POUR PIÉGER LES CORVIDÉS
Fermeture de la chasse fin février, haro sur les espèces sauvages inscrites sur la liste noire des ESOD (Espèces Susceptibles d’Occasionner des Dégâts) dont la prochaine actualisation interviendra en juin 2023 au terme d’un processus d’ores et déjà engagé.
4 espèces de corvidés figurent sur cette liste en application de l’Arrêté ministériel du 3 juillet 2019, lequel détermine également les modalités de leur destruction. Dans ce contexte et en prévision de la consultation publique devant clôturer le processus d’élaboration du prochain arrêté, l’association Crow Life lance une campagne dénonçant les modalités de piégeage appliquées aux corvidés : l’utilisation d’appelants vivants est une pratique qui booste le nombre de prises et qui inflige aux oiseaux piégés comme à l’appelant (i.e. un conspécifique appartenant à l’espèce de corvidés ciblée par les opérations de destruction) des souffrances inacceptables avant même leur mise à mort. Une pratique qui fait honte à notre humanité quand on sait la sensibilité et l’intelligence des corvidés, cette dernière étant comparable à celle d’un enfant de 5 ans. Dans un pays qui s’est récemment doté d’une loi contre la maltraitance animale, cette pratique ne saurait être poursuivie sans discréditer l’ensemble des acteurs du système participant à sa mise en œuvre. Crow Life demande l’abrogation des textes de loi qui l’autorise et en conséquence l’absence de renouvellement de cette modalité de destruction des espèces de corvidés susceptibles d’être à nouveau classées ESOD en juin 2023.
Aucune espèce de corvidés ne devrait avoir ce statut estime pour sa part Crow Life : les populations de Corbeau freux sont désormais en déclin en France comme en Europe ; celles de la Pie bavarde se maintiennent à peu près mais nous sommes dans une situation border-line car la pression de destruction est de plus en plus forte sur le terrain, en lien avec les SDGC (schémas départementaux de gestion cynégétique) sous prétexte de préservation de la faune et la flore quand il s’agit bien souvent de réintroduction de gibier à plume chassable (jeunes faisans, perdrix). Si l’on tient compte d’une revue d’études scientifiques, la pie n’a pas d’effets
négatifs sur l’avifaune sauvage en revanche, elle a l’œil à toute intrusion sur le territoire qu’elle occupe et son cri d’alarme signalant l’approche du danger que représentent les chasseurs est décodé par d’autres espèces. Qui protège qui dans ce cas ? Quelle que soit l’espèce de corvidés considérée, les motivations avancées par le système aux fins de justifier les opérations de destruction apparaissent très insuffisantes et entachées de partialité. L’association est opposée et s’opposera par tous moyens légaux au maintien des corvidés sur cette liste des ESOD comme à la demande existante d’inscription à titre expérimental et pour une durée de 3 ans d’une 5ème espèce de corvidés sur ladite liste. Le Choucas des tours n’a pas le statut juridique d’ESOD
mais dans les faits il est traité comme tel et ce dans plusieurs départements de l’ouest de la France par simple dérogation préfectorale répétée à l’interdiction de destruction d’espèces protégées.
Abus de pouvoir, cynédélinquance, organisation de la souffrance d’animaux sauvages détenus captifs avant que d’être mis à mort,… : le public doit savoir pour pouvoir se prononcer en connaissance de cause lors de cet exercice de démocratie citoyenne qu’est la consultation publique.